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CCINP Option Informatique MP 2020

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ÉPREUVE MUTUALISÉE AVEC E3A-POLYTECH ÉPREUVE SPÉCIFIQUE - FILIÈRE MP

INFORMATIQUE

Jeudi 7 mai : 8 h-12 h

N.B. : le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de la rédaction. Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d'énoncé, il le signalera sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu'il a été amené à prendre.

RAPPEL DES CONSIGNES

  • Utiliser uniquement un stylo noir ou bleu foncé non effaçable pour la rédaction de votre composition ; d'autres couleurs, excepté le vert, peuvent être utilisées, mais exclusivement pour les schémas et la mise en évidence des résultats.
  • Ne pas utiliser de correcteur.
  • Écrire le mot FIN à la fin de votre composition.

Les calculatrices sont interdites

Le sujet est composé de trois parties, toutes indépendantes.

Partie I - Logique et calcul des propositions

Dans la suite, les variables propositionnelles seront notées . Les connecteurs propositionnels (conjonction), (disjonction), (implication) et (équivalence) seront classiquement utilisés. De même, la négation d'une variable propositionnelle (respectivement d'une formule ) sera notée resp. .

I. 1 - Définitions

Définition 1 (Minterme, maxterme).
Soit un ensemble de variables propositionnelles.
  • On appelle minterme toute formule de la forme où pour tout est un élément de .
  • On appelle maxterme toute formule de la forme où pour tout est un élément de .
Les mintermes (respectivement maxtermes) et resp et ) sont considérés identiques si les ensembles et le sont.
Q1. Donner l'ensemble des mintermes et des maxtermes sur l'ensemble ( ).
Définition 2 (Formes normales conjonctives et disjonctives).
Soit une formule propositionnelle qui s'écrit à l'aide de variables propositionnelles .
  • On appelle forme normale conjonctive de toute conjonction de maxtermes logiquement équivalente à .
  • On appelle forme normale disjonctive de toute disjonction de mintermes logiquement équivalente à .
Définition 3 (Système complet).
Un ensemble de connecteurs logiques C est un système complet si toute formule propositionnelle est équivalente à une formule n'utilisant que les connecteurs de .
Par définition, est un système complet.

I. 2 - Le connecteur de Sheffer

On définit le connecteur de Sheffer, ou d'incompatibilité, par .
Q2. Construire la table de vérité du connecteur de Sheffer.
Q3. Exprimer ce connecteur en fonction de et .
Q4. Vérifier que .
Q5. En déduire une expression des connecteurs et en fonction du connecteur de Sheffer. Justifier en utilisant des équivalences avec les formules propositionnelles classiques.
Q6. Donner une forme normale conjonctive de la formule .
Q7. Donner de même une forme normale disjonctive de la formule .
Q8. Démontrer par induction sur les formules propositionnelles que l'ensemble de connecteurs est un système complet.
Q9. Application : soit la formule propositionnelle . Donner une forme logiquement équivalente de utilisant uniquement le connecteur de Sheffer.

Partie II - Le problème de Freudenthal (Informatique pour tous)

L'objectif de cette partie est de proposer une implémentation en langage Python d'une solution au problème de Freudenthal.
Hans Freudenthal (1905-1990), mathématicien allemand naturalisé néerlandais, spécialiste de topologie algébrique, est connu pour ses contributions à l'enseignement des mathématiques. En 1969, il soumet à une revue mathématique le problème suivant:
Un professeur dit à ses deux étudiants Sophie et Pierre : "J'ai choisi deux entiers et , tels que et . J'ai confié à Pierre la valeur du produit de et . J'ai confié à Sophie la valeur de la somme de et . Pierre, Sophie, je vous demande de trouver et ."
Pierre et Sophie engagent alors le dialogue suivant :
  • Pierre: "Je ne connais pas les nombres x et y."
  • Sophie : "Avant même que tu me le dises, je savais déjà que tu ne connaissais pas x et y."
  • Pierre : "Ah! eh bien maintenant je connais x et y."
  • Sophie : "Très bien, mais moi aussi alors maintenant je connais x et y."
Dans la suite, on note et .
Si la discussion entre Sophie et Pierre semble stérile, une quantité importante d'informations est cependant échangée qui amène au bout du dialogue à la solution.
Q10. À quelle condition sur et Pierre aurait-il pu dire dès le début : "Je connais et "?
Puisque Pierre ne peut répondre tout de suite, cela signifie que le produit peut s'écrire pour plusieurs couples d'entiers .
Q11. Écrire une fonction CoupleProd(n) qui renvoie la liste des entiers pour lesquels il existe au moins deux couples tels que . Par exemple, CoupleProd (9)=[12] puisque et qu'aucune autre valeur ne satisfait la propriété.
Sophie savait déjà que Pierre ne connaissait pas la réponse. C'est donc que, pour tout qui satisfait , le produit est dans la liste précédente.
Q12. Soit un entier . Écrire une fonction qui renvoie, pour l'ensemble des tels que , la liste des entiers . Par exemple, retourne puisque .
Q13. Pour , en déduire une fonction Candidat_S(n) qui renvoie la liste des entiers tels que la liste est incluse dans la liste CoupleProd(n).
Pierre peut maintenant déduire la valeur de du fait qu'elle appartient à la liste retournée par la fonction Candidat_S(n). Plus précisément, le produit n'apparaît dans la liste que pour une seule valeur de de la liste Candidat_S(n). Pour déterminer cet unique , on recherche tout d'abord les produits pour lesquels :
  • il existe deux sommes et dans la liste Candidat_S(n) telles que ;
  • apparaît dans les listes et .
Q14. Écrire une fonction Double_P(n) qui renvoie la liste des produits satisfaisant ces deux conditions.
Il reste à construire une fonction Reste_S(n) permettant de ne retenir que les sommes de la liste Candidat_S(n) pour lesquelles il existe un unique élément en commun entre les listes Prod(S,n) et Double_P(n).
Q15. Écrire une fonction Reste_S(n) qui renvoie la liste de ces sommes.
Pour que Pierre conclue, il faut que la liste Reste_S(n) soit réduite à un singleton. Pour que Sophie conclue également, il lui suffit de rechercher les éléments de la liste qui ne sont pas dans Double_P(n).
Q16. Pour , écrire une fonction Reste_ qui renvoie la liste de ces produits.
Les deux étudiants connaissent maintenant et .
Q17. Pour , écrire une fonction Solution( ) qui retourne le couple ( ) recherché.

Partie III - Mots de Lyndon et de de Bruijn

Cette partie comporte des questions nécessitant un code Caml. Pour ces questions, les réponses ne feront pas appel aux fonctionnalités impératives de langage (en particulier pas de boucles, pas de références).
On considère ici un alphabet totalement ordonné de symboles, noté .

III. 1 - Mots de Lyndon

III.1.1 - Définitions

Définition 4 (Mot).
Un mot est une suite finie de longueur de symboles où pour tout , et est la longueur de . On notera .
On note l'ensemble des mots de longueur construits sur et l'ensemble des mots de longueur quelconque construits sur . On note enfin le mot vide.
Le type Caml choisi pour représenter un mot est une chaîne de caractères (string). Les éléments de sont représentés par le type char.
Dans toute la suite, les seules fonctions/méthodes Caml sur les chaînes de caractères qui peuvent être utilisées sont:
  • (valeur du caractère)
  • l'opérateur de concaténation ^
  • la fonction String.length : string -> int String. length retourne la longueur de .
  • la fonction String.sub : string -> int -> int -> string.
String.sub start retourne une chaîne de longueur contenant la sous-chaîne de qui commence en start.
Définition 5 (Préfixe, suffixe).
Soient et deux mots de :
  • est le concaténé de et .
  • est un préfixe de si et pour .
  • est un suffixe de si et pour .
On définit alors la relation par :
est un préfixe de ou
(Il existe tel que pour tout et ).
Q18. On donne le type
type comparaison Inferieur Egal Superieur ;;
Écrire une fonction recursive ordre : string -> string -> comparaison telle que ordre m p est l'ordre relatif des mots m et p.
Définition 6 (Ordre lexicographique).
La relation définie par: si et seulement si ou est appelée ordre lexicographique sur .
Définition 7 (Conjugué).
Soit . Un conjugué de est un mot de la forme , pour . Par convention, le conjugué de pour est le mot lui-même.
Q19. Écrire une fonction Caml conjugue : string -> int -> string telle que conjugue m i retourne le conjugué de débutant par le caractère de .
La notion de conjugaison induit une relation définie sur par si et seulement si est un conjugué de .
Q20. Montrer que est une relation d'équivalence.
Définition 8 (Collier).
Un collier est le plus petit mot dans l'ordre lexicographique d'une classe de mots équivalents par la relation .
Un collier d'ordre n est dit périodique s'il peut s'écrire , où et . Il est dit apériodique sinon, autrement dit si deux conjugaisons non triviales des membres de sa classe d'équivalence ne sont jamais égales.
Définition 9 (Mot de Lyndon).
Un mot est un mot de Lyndon si c'est un collier apériodique.
Q21. On suppose . Pour les mots suivants, indiquer si ce sont ou non des mots de Lyndon. Dans le cas négatif, justifier votre réponse :
(i). 0010011.
(ii). 010011.
(iii). 001001.
Q22. Écrire une fonction Caml Lyndon : string -> bool telle que Lyndon renvoie true si est un mot de Lyndon. Cette fonction fera appel à une fonction récursive.

III.1.2 - Génération de mots de Lyndon

Soit un mot de Lyndon. Pour générer à partir de un mot de Lyndon de longueur au plus sur , on utilise l'algorithme 1 .
Algorithme 1 : Algorithme de génération d'un mot de Lyndon
Données : $\mathbf{m} \in \Sigma^{*}$ un mot de Lyndon, $n \geq|m|$
Résultat : $\mathbf{q}$ le mot de Lyndon généré à partir de $\mathbf{m}$.
*** Etape 1 ***
Concaténer le mot $\mathbf{m}$ à lui même jusqu'à obtenir un mot $\mathbf{q}$ de longueur $n$. La dernière occurrence de
    m pourra être tronquée pour arriver à un mot de longueur exactement $n$.
*** Etape 2 ***
tant $\mathbf{q u e}$ le dernier symbole de $\mathbf{q}$ est le plus grand symbole de $\Sigma$ faire
    Ôter ce symbole de $\mathbf{q}$.
*** Etape 3 ***
Remplacer le dernier symbole de $\mathbf{q}$ par le symbole qui suit dans $\Sigma$.
retourner q.
Q23. Donner l'indice dans de la lettre de en fonction de et .
Q24. Pour , on donne le mot de Lyndon et . Donner le mot de Lyndon généré par l'algorithme, en déroulant les différentes étapes produites par l'algorithme permettant d'aboutir au mot de Lyndon.
L'algorithme 1 peut être utilisé pour générer tous les mots de Lyndon de longueur au plus . Pour ce faire, on part du plus petit symbole de et on itère les trois étapes (1-2-3) de l'algorithme jusqu'à arriver au mot vide.
Q25. Partant de et toujours pour , construire par l'algorithme tous les mots de Lyndon de longueur au plus 4.
Q26. Donner la complexité de l'algorithme 1 au pire des cas en nombre d'ajouts ou de suppressions de caractères.

III.1.3 - Factorisation de mots de Lyndon

Définition 10 (Factorisation de Lyndon).
Soit . Une factorisation de est une suite de mots de Lyndon telle que avec .
On admet le résultat suivant :
Théorème 1 (Factorisation d'un mot).
Tout mot admet une unique factorisation de Lyndon.
L'algorithme 2 propose une méthode de factorisation d'un mot (on ne demande pas de le justifier). Le principe est d'itérer sur la chaîne des symboles de pour trouver le plus grand mot de Lyndon possible. Lorsqu'un tel mot est trouvé, il est ajouté à la liste des facteurs de et la recherche est poursuivie sur la sous-chaîne restante.
Q27. En utilisant l'algorithme 2, écrire une fonction factorisation qui réalise la factorisation d'un mot donné. Cette fonction fera appel à une ou des fonction(s) récursive(s).
Algorithme 2 : Algorithme de factorisation d'un mot de Lyndon
Données : $\mathbf{m} \in \Sigma^{*}$ un mot de Lyndon.
Résultat : la liste $\mathcal{L}$ des mots de Lyndon décroissants de la factorisation de $\mathbf{m}$.
$\mathcal{L} \leftarrow[]$
$j \leftarrow 1$
$k \leftarrow 0$
tant que $j \leq|\mathbf{m}|$ faire
    si $j=|\mathbf{m}|$ ou $m_{k}>m_{j}$ alors
        $\mathbf{p}=m_{0} \cdots m_{j-k-1}$
        Ajouter $\mathbf{p}$ à $\mathcal{L}$
        Supprimer $\mathbf{p}$ de $\mathbf{m}$
        $k \leftarrow 0$
        $j \leftarrow 1$
    sinon
        si $m_{k}=m_{j}$ alors
            $k \leftarrow k+1$
            $j \leftarrow j+1$
        sinon
            $k \leftarrow 0$
            $j \leftarrow j+1$
retourner $\mathcal{L}$.

III. 2 - Mots de de Bruijn

III.2.1 - Définition

Définition 11 (Mot de de Bruijn).
Un mot de de Bruijn d'ordre n sur est un collier qui contient tous les mots de une et une seule fois.
Par exemple, pour et est un mot de de Bruijn puisqu'il contient une unique fois chaque mot de longueur 2 sur , le mot 'aa' étant obtenu par circularité de .
Q28. Donner la longueur d'un mot de de Bruijn en fonction de et du nombre de symboles de .

III.2.2 - Graphe de de Bruijn

Définition 12 (Graphe de de Bruijn).
Le graphe de de Bruijn d'ordre sur est le graphe orienté où :
  • est l'ensemble des sommets du graphe;
  • est l'ensemble des arcs orientés du graphe.
On value les arcs par le dernier symbole du noeud terminal de chaque arc : ainsi (am, ) est étiqueté par .
Dans ce graphe, certains arcs ont pour sommet initial et terminal un même sommet de . Ces arcs sont appelés des boucles (figure 1).
Q29. Donner l'ensemble des mots de longueur 3 sur . En déduire de graphe de de Bruijn associé.
Q30. Montrer que le degré entrant et le degré sortant de chaque sommet est égal à .
Q31. En déduire le nombre d'arcs orientés en fonction de et .
Figure 1 - Exemple de graphe avec boucle sur le sommet A.
Définition 13 (Successeur, prédécesseur).
Soit un graphe orienté. est un successeur (respectivement prédécesseur) de si resp. .
Q32. Soient et . Montrer que tous les prédécesseurs de ont le même ensemble de successeurs.
Q33. Soit . Donner l'ensemble des sommets tels que .
On suppose disposer de et on souhaite construire à partir de ce graphe.
Q34. Proposer une méthode pour construire les sommets de à partir des arcs de . Donner le sommet créé dans à partir de l'arc de .
On dit que deux arcs sont adjacents dans si ces deux arcs s'écrivent et pour .
Q35. Proposer de même une construction des arcs de en fonction des arcs adjacents de . Donner l'arc de créé par les arcs adjacents de et .

III.2.3 - Construction des mots de de Bruijn

On propose ici trois algorithmes de construction de mots de de Bruijn.

III.2.3.1 - Construction à l'aide de

Les mots de de Bruijn d'ordre sur peuvent être construits en parcourant .
Définition 14 (Circuit eulérien).
Soit un graphe orienté. Un circuit eulérien est un chemin dont l'origine et l'extrémité coïncident et passant une fois et une seule par chaque arête de .
Q36. Construire et trouver dans ce graphe un circuit eulérien. Vérifier que la concaténation des étiquettes lues au fil de ce circuit donne un représentant d'un mot de de Bruijn et donner son ordre sur .
On admet les résultats suivants :
(i). un graphe possède un circuit eulérien si et seulement si il est connexe et si, pour tout , le degré entrant de et le degré sortant de sont égaux.
(ii). un circuit eulérien dans le graphe correspond à un mot de de Bruijn.
Q37. En déduire qu'il existe au moins un mot de de Bruijn pour tout alphabet et tout .
Ainsi, la concaténation des étiquettes lues au fil d'un circuit eulérien de donne un représentant d'un mot de de Bruijn d'ordre sur symboles.

III.2.3.2 - Construction à l'aide de l'algorithme Prefer One

Pour construire les mots de de Bruijn d'ordre sur , on peut également utiliser l'algorithme 3, dit algorithme Prefer One.
Algorithme 3 : Algorithme Prefer One
Données : $n, \Sigma$
Résultat : $\mathbf{m}$ mot de de Bruijn de longueur $n$ sur $\Sigma$.
$\mathbf{m} \leftarrow$ suite de $n$ zeros
$\mathrm{STOP} \leftarrow$ false
tant que $S T O P=$ false faire
    Etape 1
    Ajouter un 1 à la fin de $\mathbf{m}$.
    si les $n$ derniers symboles de $\mathbf{m}$ n'ont pas été rencontrés auparavant alors
        Répeter Etape 1
    sinon
        Retirer le 1 ajouté à la fin de $\mathbf{m}$.
        Passer à Etape 2
    Etape 2
    Ajouter un 0 à la fin de $\mathbf{m}$.
    si les $n$ derniers symboles de $\mathbf{m} n$ 'ont pas été rencontrés auparavant alors
        Aller à l'Etape 1
    sinon
        $\mathrm{STOP} \leftarrow$ true
retourner m.
Dans cet algorithme, "les derniers symboles de n'ont pas été rencontrés auparavant" signifie que le mot composé des derniers symboles de n'est pas un sous-mot de , situé entre le premier et le symbole de .
Q38. Appliquer l'algorithme au cas et . Écrire les valeurs successives de au cours de l'exécution.

III.2.3.3 - Construction à l'aide de la relation aux mots de Lyndon

La troisième construction utilise les notions de collier et de mots de Lyndon.
Q39. Donner, pour et , les classes d'équivalence de tous les mots binaires de longueur 4 pour la relation . En déduire les colliers correspondants.
Q40. En déduire les mots de Lyndon de longueur 4 pour .
Plus généralement, les mots de de Bruijn et de Lyndon sont étroitement liés. On peut montrer que si l'on concatène, dans l'ordre lexicographique, les mots de Lyndon sur symboles dont la longueur divise un
entier , alors on obtient le mot de de Bruijn le plus petit, pour l'ordre lexicographique, de tous les mots de de Bruijn de longueur sur symboles.
Q41. Déduire de la question précédente le plus petit mot de de Bruijn pour et .

III.2.4 - Application

La soirée a été longue, vous rentrez chez vous mais, au pied de votre immeuble, vous vous trouvez confronté à un sérieux problème : vous avez complètement oublié le code d'entrée à chiffres de la porte. On suppose que le digicode de l'appartement est composé de chiffres , qui constituent l'alphabet .
Le digicode fonctionne de la façon suivante : vous tapez successivement sur les chiffres afin de composer un mot. À chaque nouveau symbole entré à partir du n-ième, le digicode teste le mot constitué par les derniers chiffres pour voir s'il correspond au code secret.
Ainsi, par exemple pour , si vous tapez la séquence 021201, le digicode teste successivement 0212, 2120 et 1201.
Étant pressé de regagner votre lit, vous cherchez à taper un minimum de touches pour ouvrir la porte. On note la longueur de la plus petite séquence de frappe de touches qui vous permet de rentrer dans l'immeuble.
Q42. Donner un encadrement de :
  • pour la borne supérieure, on considèrera que l'on met bout à bout tous les mots possibles de chiffres construits sur ;
  • pour la borne inférieure, on cherchera un mot sans redondance, c'est-à-dire qui contient une et une seule fois chaque mot de chiffres.
Q43. Expliquer en une phrase en quoi les mots de de Bruijn peuvent vous aider. En vous inspirant de l'algorithme 3, donner une séquence la plus courte de chiffres à taper pour ouvrir à coup sûr la porte de votre immeuble, lorsque et .
Q44. Comparer alors le nombre maximum de frappes de touches du digicode à effectuer en utilisant les mots de de Bruijn, avec celui calculé par la méthode brute. Calculer ces nombres pour :
  • et .
  • et .
Que conclure quant à l'efficacité de votre stratégie?

FIN

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