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ECOLES NORMALES SUPERIEURES CONCOURS D'ADMISSION 2019
MERCREDI 24 AVRIL 2019-8h00-14h00 FILIERE PC - Epreuve n
COMPOSITION DE PHYSIQUE C
(U)
Détection et caractérisation des exoplanètes
Il y a trente ans, en 1989, était annoncée la première détection d'une exoplanète, c'est-à-dire une planète en orbite autour d'une étoile autre que le Soleil, en l'occurrence l'étoile
, sous-géante orange et membre principal d'un système binaire situé à quelques 45 années-lumière de la Terre, dans la constellation de Céphée. Si l'existence de cette exoplanète ne fut confirmée définitivement qu'en 2002, on considère généralement que cette découverte fut la première du genre. À ce titre, cette planète fut choisie en 2014 pour recevoir un nom au terme du concours NameExo Worlds
organisé par l'Union Astronomique Internationale. En décembre 2015, elle fut baptisée Tadmor, autre nom de la cité de Palmyre (Syrie).
Cette découverte ouvrit la voie à une moisson toujours plus importante d'objets exoplanétaires, jalonnée par plusieurs détections notables :
- 1992 : première détection confirmée d'exoplanètes, autour du pulsar B1257+12 (Wolszczan et al.)
- 1995 : première planète confirmée autour d'une étoile de la séquence principale, c'est-à-dire semblable au Soleil, 51Peg b, ultérieurement nommée Dimidium (Mayor & Queloz)
- 1999 : détection d'un système composé de plusieurs planètes, en l'occurrence quatre, autour d'une étoile de la séquence principale,
And. - 1999 : détection d'une exoplanète par la méthode des transits en sus de la méthode des vitesses radiales, HD209458 b, surnommée Osiris. Cet objet a également fourni la première détection d'une atmosphère exoplanétaire, en 2001.
- 2004 : observation d'une exoplanète par imagerie directe infrarouge, 2M1207b, en orbite autour d'une naine brune (Chauvin et al.).
- 2006 : détection d'une exoplanète par effet de microlentille gravitationnelle, OGLE-2005-BLG-390L b.
- 2007 : découverte d'exoplanètes dans la zone d'habitabilité, c'est-à-dire potentiellement susceptibles de receler de l'eau sous forme liquide, dans le système Gliese581 (von Bloh et al.).
- 2008 : détection d'une signature de molécule organique, en l'occurrence du méthane, dans une atmosphère exoplanétaire, celle de HD189733b.
- 2008 : mesure du mouvement orbital de plusieurs planètes du système HR8799 par imagerie directe.
- 2014 : détection de 715 exoplanètes, autour de 305 étoiles, par la mission spatiale Kepler.
- 2016 : découverte d'une exoplanète de masse comparable à la Terre, dans la zone d'habitabilité de Proxima Centauri, plus proche voisine du Soleil.
- 2017 : détection d'un système, TRAPPIST-1, composé de sept planètes de masses comparables à la Terre et situées dans la zone d'habitabilité de leur étoile.
Au
janvier 2019, on compte 2946 systèmes exoplanétaires confirmés, dont 650 multiples, pour un total de 3947 exoplanètes.
Nous allons nous intéresser dans ce problème à quelques uns des aspects de la physique mise en jeu pour la détection et la caractérisation des exoplanètes. L'information permettant de mettre en évidence ces exoplanètes étant de nature électromagnétique, la première partie introduit les grandeurs physiques utiles dans le traitement des questions de rayonnement. La deuxième partie traite de la méthode des vitesses radiales, qui a permis les premières découvertes. La troisième partie traite de la méthode des transits, mise à l'honneur par la mission spatiale Kepler. Si la problématique est commune aux différentes parties du problème, celles-ci sont néanmoins très largement indépendantes. On précise que dans tout le problème, les notations en gras représentent des vecteurs. En particulier, la notation rot
désigne le vecteur rotationnel du vecteur
, la notation
en désignant la divergence. La notation
désigne le produit vectoriel des deux vecteurs
et
, et la notation
leur produit scalaire. La calculatrice n'étant pas autorisée, on fera les applications numériques à la main, en utilisant les valeurs indiquées dans le formulaire ci-après. Pour certaines de ces applications, on pourra donner une estimation grossière. Les candidats sont invités à ne pas négliger ces questions.
Formulaire
| Vitesse de la lumière dans le vide |
|
| Constante de Planck |
|
| Constante de Boltzmann |
|
| Constante de la gravitation |
|
| Charge élémentaire |
|
| Nombre d'Avogadro |
|
| Masse de l'électron |
|
| Masse du proton |
|
| Permittivité du vide |
|
| Perméabilité du vide |
|
| Masse du Soleil |
|
| Rayon du Soleil |
|
| Température de surface du Soleil |
|
| Rayon de la Terre |
|
| Masse de la Terre |
|
| Distance moyenne Soleil-Terre |
|
| Rayon de Jupiter |
|
| Masse de Jupiter |
|
| Distance moyenne Soleil-Jupiter |
|
I. Préambule : quelques éléments de physique du rayonnement
Au cours de ce problème, on considère des grandeurs physiques liées à l'observation du rayonnement des étoiles et des planètes. Ce préambule permet de poser les notations et les relations fondamentales de ce domaine, en partant des lois de l'électromagnétisme dans le vide. On rappelle que celles-ci sont fondées classiquement sur l'ensemble des quatre équations de Maxwell :
Les objets qu'on sera amené à considérer étant très lointains, on pourra supposer que les ondes électromagnétiques qui nous en parviennent sont planes et progressives. On considère dans cette partie une telle onde se propageant dans une direction repérée par un vecteur unitaire
, et on rappelle que le champ électrique et le champ magnétique de cette onde sont reliés par
où
est la célérité de la lumière dans le vide. Dans les questions Q1 à Q4, l'onde plane progressive est de plus supposée monochromatique.
Q1. Représenter schématiquement les vecteurs et
en un point de l'espace et à un instant donné.
Q2. Montrer, à partir des équations de Maxwell dans le vide, qu'on peut établir une équation de conservation de l'énergie du champ électromagnétique sous la forme
Q1. Représenter schématiquement les vecteurs
Q2. Montrer, à partir des équations de Maxwell dans le vide, qu'on peut établir une équation de conservation de l'énergie du champ électromagnétique sous la forme
Dans cette équation, appelée identité de Poynting,
est la densité volumique d'énergie électromagnétique et
est le vecteur de Poynting. On a noté
le module du vecteur champ électrique et
celui du vecteur champ magnétique.
Q3. Montrer que le vecteur de Poynting s'écrit et expliciter son module
.
La formule de Green-Ostrogradsky permet d'écrire l'identité de Poynting sous une forme intégrale, en considérant un volume fixe, dont on note la surface frontière fermée
. En posant
avec
le vecteur normal à la surface dirigé vers l'extérieur de
, et
l'élément de volume, on montre alors que
Q3. Montrer que le vecteur de Poynting s'écrit
La formule de Green-Ostrogradsky permet d'écrire l'identité de Poynting sous une forme intégrale, en considérant un volume
Cette expression permet d'interpréter le flux du vecteur de Poynting apparaissant dans le membre de droite comme la puissance électromagnétique traversant la surface
.
Q4. On considère une petite surface perpendiculaire à la direction de propagation
. À l'aide d'un schéma, justifier que l'énergie électromagnétique traversant cette surface pendant un petit temps
s'écrit
. Justifier à l'aide d'un second schéma que si la petite surface
est inclinée d'un angle
par rapport à la direction de propagation, cette expression devient
.
Q4. On considère une petite surface
On considère maintenant un rayonnement constitué d'un ensemble d'ondes planes progressives, avec une répartition spectrale continue en fonction de la longueur d'onde
, se propageant toutes dans la même direction. On considère que ces différentes ondes n'interfèrent pas entre elles et on peut donc traiter le rayonnement de longueur d'onde
à
près comme une onde plane progressive monochromatique.
Q5. Dans une approche corpusculaire du rayonnement, l'énergie électromagnétique est donc portée par des photons de différentes longueurs d'onde
, et l'on rappelle que l'énergie
d'un photon est liée à sa longueur d'onde par
. On note
le nombre de photons par unité de volume dont la longueur d'onde est comprise entre
et
, et
la densité volumique d'énergie du champ électromagnétique dans cet intervalle de longueur d'onde. Exprimer
, puis
, en fonction de
.
Q6. En déduire que si l'on ne s'intéresse qu'à l'énergie électromagnétique traversant la surface
pendant
et portée par des photons de longueur d'onde comprise entre
et
, on peut l'écrire
Q6. En déduire que si l'on ne s'intéresse qu'à l'énergie électromagnétique
Jusqu'à présent, nous avons considéré que la direction
de propagation des photons était parfaitement déterminée. En réalité, il convient de tenir compte du fait que cette direction de propagation n'est pas à valeurs discrètes, mais peut varier continûment. Il faut donc exhiber un "élément d'intégration" sur les directions, semblable à ce que peut être
pour le temps ou
pour la longueur d'onde. Comme on repère la direction de propagation par le couple d'angles
indiqué sur la Fig. 1, avec
et
, cet élément d'intégration sur les directions doit faire intervenir les variations infinitésimales
et
. On admettra qu'il s'agit de l'angle solide élémentaire
.

Figure 1 - Définition des angles
et
, et de l'élément d'angle solide
.
On sera amené dans la suite à considérer des éléments
à la surface d'astres (planètes et étoiles). La Fig. 1 indique comment orienter la normale
à
, à savoir de l'intérieur de l'astre vers son extérieur.
Q7. Montrer que l'angle solide correspondant à l'ensemble des directions de l'espace est
.
On introduit la quantité de telle sorte que le nombre de photons par unité de volume dont la longueur d'onde est comprise entre
et
et dont la direction de propagation est
à
près soit
. L'énergie
portée par ces photons et traversant la surface
pendant
s'écrit alors
On introduit la quantité
ce qui définit la quantité
, appelée intensité spécifique ou encore brillance. La propriété fondamentale de l'intensité spécifique est qu'elle se conserve lors de la propagation de la lumière dans le vide. Ainsi, si l'on suit le parcours d'un rayon lumineux de la surface d'une source jusqu'au détecteur utilisé par un astronome, elle est identique au niveau de la source et au niveau du détecteur.
Q8. Exprimer
en fonction de
.
Q9. La densité spectrale de flux, notée
, est la puissance électromagnétique, par intervalle de longueur d'onde et par unité de surface, intégrée sur toutes les directions, à savoir
Exprimer
comme une intégrale sur
et
faisant intervenir l'intensité spécifique
.
Le rayonnement émis par les corps que nous considérerons dans ce problème peut être modélisé par celui dit d'un corps noir à la température , cette température étant celle de la surface de l'étoile ou de la planète. Avec les notations de la Fig. 1, on supposera que l'intensité spécifique entrante dans l'astre est nulle, soit
pour
, et que l'intensité spécifique sortante de l'astre (
) est indépendante de
et
et prend la forme
Le rayonnement émis par les corps que nous considérerons dans ce problème peut être modélisé par celui dit d'un corps noir à la température
qu'on appelle fonction de Planck.
Q10. Montrer que la densité spectrale de flux sortant d'un élément de surface du corps est
, puis que le flux sortant total, c'est-à-dire la densité spectrale de flux sortant intégrée sur toutes les longueurs d'onde, est donné par la loi de Stefan-Boltzmann,
, où
est la constante de Stefan, qu'on exprimera en fonction de constantes physiques fondamentales.
Q11. La luminosité bolométrique d'un astre est la puissance lumineuse totale qu'il émet. Pour un corps noir sphérique, exprimer cette luminosité
en fonction du rayon
et de la température
du corps. Exprimer également la luminosité spectrale
, qui est la puissance émise par intervalle de longueur d'onde, de sorte que
Q11. La luminosité bolométrique

Figure 2 - Détection du rayonnement d'un corps céleste.
Q12. On sera amené, dans la partie III, à considérer la puissance
reçue par un détecteur de surface
, situé à une distance
du corps noir et placé perpendiculairement à la ligne de visée, laquelle est la droite joignant le centre du système observé à l'observateur (Fig. 2). Calculer
, en raisonnant sur la puissance lumineuse par unité de surface à la distance
. Que vaut la puissance spectrale
reçue par intervalle de longueur d'onde au niveau du détecteur?
II. Détection par la méthode des vitesses radiales
La première méthode fiable de détection des exoplanètes repose sur l'exploitation du fait que l'interaction gravitationnelle entre une étoile et une planète a non seulement un impact sur le mouvement de la planète, mais aussi, et réciproquement, sur le mouvement de l'étoile. C'est la mesure de ce mouvement stellaire, et plus précisément de la vitesse radiale de l'étoile, c'est-à-dire de la composante de sa vitesse projetée sur la ligne de visée la reliant à l'observateur, qui permet de détecter l'existence d'une planète en orbite autour de cette étoile. Dans cette partie, nous allons d'abord établir l'expression de cette vitesse radiale, en fonction des différents paramètres physiques du problème. Nous étudierons ensuite le principe de fonctionnement d'un instrument dédié à sa mesure.
II. 1 - Réduction du problème de Kepler à deux corps
On considère le problème suivant, dit de Kepler : un système constitué d'une étoile
, de masse
, et d'une planète
, de masse
, toutes deux assimilées à des objets ponctuels, en interaction gravitationnelle. On fait l'hypothèse que ce système est isolé, et on se place dans un référentiel (
), supposé Galiléen, attaché à un observateur terrestre
. On note
le rayon vecteur liant cet observateur à l'étoile,
celui le liant à la planète, et
le rayon vecteur liant l'étoile à la planète.
Q13. Écrire les équations du mouvement de chacun des deux corps dans .
Q14. On note le centre de masse du système. Déterminer son rayon vecteur
en fonction des paramètres du problème.
Q13. Écrire les équations du mouvement de chacun des deux corps dans
Q14. On note
Q15. Montrer que le mouvement du centre de masse est rectiligne uniforme. Dans toute la suite du problème, on supposera, sans perte de généralité, que
est fixe par rapport à
, soit
. Le référentiel barycentrique (
) est alors confondu avec (
).
Q16. Exprimer les vecteurs et
en fonction de
, et des masses
et
, puis les vecteurs position
et
des deux astres par rapport au centre de masse
.
Q16. Exprimer les vecteurs
Q17. Montrer que le mouvement relatif de
par rapport à
obéit à l'équation
où
est la masse réduite, et où l'on explicitera l'expression de la force
. On pourra poser
pour désigner la masse totale du système. Une fois qu'on aura résolu le mouvement relatif décrit par l'équation (10), ce qu'on fera dans la partie II.2, comment s'en déduiront les trajectoires de
et
dans le référentiel (
) ? Pourquoi dit-on que l'on a ainsi réduit le problème de Kepler?
II. 2 - Résolution du mouvement relatif
On considère donc le mouvement
, décrit par l'équation (10), d'une particule ponctuelle fictive
de masse
, soumise à la force centrale
, dans le référentiel (
). Le vecteur
est le vecteur unitaire radial dirigé vers l'extérieur du centre de force, et
. On note
le vecteur vitesse de
.
Q18. Montrer que la force
dérive d'une énergie potentielle
Q19. Montrer que le moment cinétique
de
par rapport au centre de force
se conserve. Quelle conséquence peut-on en tirer quant à la trajectoire de
?
Q20. On prend comme coordonnées un système cylindrique ( ) dans lequel l'axe
est celui portant le moment cinétique,
. Exprimer
en fonction de ces coordonnées.
Q21. Montrer que l'énergie mécanique de
, qui se conserve, peut se mettre sous la forme
Q20. On prend comme coordonnées un système cylindrique (
Q21. Montrer que l'énergie mécanique
où
est une énergie potentielle effective qu'on exprimera en fonction de
, et
.
Q22. Représenter graphiquement l'énergie potentielle effective . Discuter la nature des trajectoires en fonction de la valeur de
. En particulier, quelle est la condition sur
pour que la trajectoire de la particule
soit bornée? On se place dans ce cas de figure pour le reste du problème.
Q23. En posant , montrer que les distances minimale
(périastre) et maximale
(apoastre) entre le centre de force
et la particule fictive
peuvent se mettre sous la forme
Q22. Représenter graphiquement l'énergie potentielle effective
Q23. En posant
On exprimera les paramètres
et
en fonction de
et
. Quelles sont les bornes des valeurs possibles de
?
Q24. Montrer, à partir de l'équation énergétique (12), que si l'on considère la trajectoire de par le biais de
plutôt que par celui du couple
, on aboutit à une équation de la forme
Q24. Montrer, à partir de l'équation énergétique (12), que si l'on considère la trajectoire de
On précisera les constantes
et
en fonction de
et
. En déduire que
obéit à une équation d'oscillateur harmonique. En posant comme condition "initiale" que
passe au périastre lorsque
, en déduire que la trajectoire a pour équation
qui est celle d'une ellipse. Les coefficients
et
sont respectivement le paramètre et l'excentricité de cette ellipse.
Q25. On se place désormais dans le cas d'un mouvement circulaire. Que vaut l'excentricité dans ce cas? Calculer le rayon de cette trajectoire, en fonction de
et
. Que peut-on dire du module de la vitesse de la particule fictive
? Calculer sa valeur
, en fonction des mêmes paramètres que
. Montrer que l'angle
évolue avec le temps selon
, en explicitant la pulsation
.
Q26. À partir du système de coordonnées cylindriques ( ) de la question Q20, on peut aussi définir un système de coordonnées cartésiennes (
), tel que
et
. Exprimer le mouvement
de la particule fictive en prenant comme origine des temps un instant où
et
, afin de fixer
. Montrer que
. Comment s'appelle cette relation?
Q25. On se place désormais dans le cas d'un mouvement circulaire. Que vaut l'excentricité dans ce cas? Calculer le rayon
Q26. À partir du système de coordonnées cylindriques (
II. 3 - Cinématique de l'étoile en présence d'une planète
Q27. Maintenant que nous avons déterminé le mouvement de la particule fictive
, on revient à la situation considérée initialement, pour laquelle une étoile
de masse
et une planète
de masse
sont en interaction gravitationnelle. On rappelle qu'on se place dans le cas d'un mouvement circulaire. En utilisant les résultats de Q16 et Q26, exprimer les lois du mouvement
et
des deux astres par rapport au centre de masse
supposé fixe. On posera
.

Figure 3 - Gauche : Représentation du plan de la trajectoire - Droite : Définition de l'angle
d'inclinaison du plan de la trajectoire par rapport à la ligne de visée. Le vecteur unitaire
définit la ligne de visée vers le centre de masse
du système.
Q28. Reproduire le schéma de gauche de la Fig. 3 et y tracer les trajectoires de la particule fictive
et des deux astres
et
, dans le cas
UA et
. On représentera également les positions de
,
et
à un instant donné.
Q29. Le plan
des trajectoires de
et
forme un angle
, compris entre
et
, avec le plan du ciel (c'est-à-dire le plan perpendiculaire à la ligne de visée
), comme indiqué sur le schéma de droite de la Fig. 3. Calculer la composante
de la vitesse de l'étoile le long de la ligne de visée. Cette composante est appelée vitesse radiale.
Q30. Tracer l'allure de la vitesse radiale en fonction du temps. C'est ce signal que l'on détecte par spectroscopie Doppler, comme on le verra dans la suite. Montrer que la mesure de l'amplitude
et de la période
de la variation de cette vitesse radiale en fonction du temps permet de contraindre la masse
de la planète en orbite autour de l'étoile, si l'on connaît la masse
de cette dernière et l'angle
de l'orbite planétaire. On fera apparaître la fonction de masse du système, définie par
Q30. Tracer l'allure de la vitesse radiale

Figure 4 - Mesures de la vitesse radiale de l'étoile Proxima Centauri avec les instruments HARPS et UVES de l'ESO. Les données (représentées par les cercles, carrés et triangles) ont été prises au cours de 16 ans d'observations, et compilées pour faire ressortir, par ajustement (courbe en traits pleins), le signal périodique associé à la présence d'une planète (Anglada-Escudé et al., 2016).
Q31. Simplifier le résultat obtenu dans le cas où la masse de la planète est très petite devant celle de l'étoile. Donner alors une estimation de la masse minimale
de la planète. Pour quelle inclinaison de l'orbite est-il plus facile de détecter la présence d'une planète en orbite autour de l'étoile? Vaut-il mieux que l'étoile soit de faible masse ou de grande masse?
Q32. La Fig. 4, tirée de Anglada-Escudé et al. (2016) représente les mesures de la vitesse radiale de l'étoile Proxima Centauri effectuées à l'aide de deux instruments, HARPS et UVES, de l'Observatoire Européen Austral (ESO), au Chili. Estimer la période et l'amplitude
du signal, et en déduire une estimation (grossière) de la masse minimale de la planète Proxima Centauri b. La masse de l'étoile Proxima Centauri est de
, soit 0,12 masse solaire.
Q32. La Fig. 4, tirée de Anglada-Escudé et al. (2016) représente les mesures de la vitesse radiale de l'étoile Proxima Centauri effectuées à l'aide de deux instruments, HARPS et UVES, de l'Observatoire Européen Austral (ESO), au Chili. Estimer la période
II. 4 - Principe de la spectroscopie Doppler
Le principe de la mesure des vitesses radiales des étoiles, et de leurs variations au cours du temps qui signalent la présence d'une planète, repose sur l'effet Doppler-Fizeau. Celui-ci stipule que la longueur d'onde
d'un signal en provenance d'une source
, telle que mesurée par un observateur
, diffère de la longueur d'onde
du signal dans le référentiel de la source si celle-ci est en mouvement par rapport à
. En notant
la projection de la vitesse de la source sur la ligne de visée, on a
où
est la célérité de l'onde (électromagnétique dans notre cas). La convention utilisée est que
si la source s'éloigne de l'observateur. On précise que la mesure des vitesses radiales
se fait en mesurant le décalage au cours du temps de raies spectrales en absorption dans le spectre de l'étoile.
Q33. Montrer que si la vitesse est faible (
), alors le décalage en longueur d'onde
vérifie
On se placera dans cette approximation classique, c'est-à-dire non-relativiste, pour le reste du problème.
Q34. Citer un exemple de cet effet dans un autre domaine de la physique que l'électromagnétisme.
Les spectromètres sont de manière générale des instruments permettant de disperser, c'est-à-dire de séparer spatialement des vibrations lumineuses de différentes longueurs d'onde présentes dans un faisceau. Leur caractéristique fondamentale est le pouvoir de résolution
Q34. Citer un exemple de cet effet dans un autre domaine de la physique que l'électromagnétisme.
Les spectromètres sont de manière générale des instruments permettant de disperser, c'est-à-dire de séparer spatialement des vibrations lumineuses de différentes longueurs d'onde présentes dans un faisceau. Leur caractéristique fondamentale est le pouvoir de résolution
où
est le plus petit écart entre longueurs d'onde qui puisse être distingué au voisinage de
.
Q35. Étant donné un spectromètre dont le pouvoir de résolution est , quelle doit être l'amplitude
de la vitesse radiale de l'étoile pour détecter la présence d'une exoplanète? Montrer que le pouvoir de résolution du spectromètre utilisé pour détecter la planète Proxima Centauri b (Fig. 4) doit satisfaire
Q35. Étant donné un spectromètre dont le pouvoir de résolution est
L'instrument en question, HARPS (
igh A ccuracy
adial velocity
lanet
earcher ), est un spectromètre à réseau de type échelle installé au foyer du télescope de
de diamètre de l'ESO, à l'Observatoire de La Silla, au Chili. On discute dans la suite de cette partie du principe de cet instrument.
II. 5 - Étude d'un réseau en réflexion
L'élément de base de l'instrument est un réseau de diffraction fonctionnant en réflexion, constitué de
éléments répartis uniformément sur une longueur
, comme indiqué sur la Fig. 5. On peut se les représenter comme des bandes réfléchissantes de largeur
, et on note
le pas du réseau, avec
. Il est éclairé sous une incidence
par une onde lumineuse plane, et on considère les rayons réfléchis avec un angle
. On commence par supposer que chaque élément du réseau est infiniment étroit (
), et que l'onde plane incidente est monochromatique, de pulsation
. Le champ électrique qui la caractérise peut alors être représenté en notation complexe par
On notera la convention utilisée ici pour la phase de l'onde, à savoir
et non
. On notera aussi que cette écriture (21) nous place dans l'approximation scalaire et on ignore donc tout effet lié à la polarisation. Le vecteur d'onde incident est
, avec
le nombre d'onde. Les différents éléments du réseau sont repérés par les vecteurs
avec
un entier variant de 0 à
.
Q36. Montrer que le champ électrique incident sur l'élément s'écrit
Q36. Montrer que le champ électrique incident sur l'élément
en exprimant le déphasage
en fonction de
et
.

Figure 5 - Schéma d'un réseau en réflexion de pas
. Les angles sont comptés algébriquement selon la convention indiquée. On a donc, dans le cas représenté ici,
et
.
Q37. Chaque élément
est la source d'une onde plane dans la direction
, dont le champ électrique est
où le coefficient de réflexion complexe
est supposé de module unité,
. Le vecteur d'onde réfléchi est
, ce qui suppose que la réflexion se fait sans changement de la longueur d'onde. Montrer que cette onde peut se mettre sous la forme
en précisant l'expression du déphasage
en fonction de
et
. Pour la suite on posera
.
Q38. En déduire que l'onde réfléchie totale dans la direction est aussi une onde plane progressive monochromatique, dont le champ électrique est représenté par
Q38. En déduire que l'onde réfléchie totale dans la direction
en explicitant l'amplitude complexe
en fonction de
et
.
Q39. Montrer que l'interférence des ondes réfléchies par deux éléments adjacents et
est constructive si et seulement si
et
vérifient la relation
Q39. Montrer que l'interférence des ondes réfléchies par deux éléments adjacents
où
est un entier relatif quelconque appelé ordre de diffraction. Cette relation constitue la formule des réseaux en réflexion. Dans ce cas, les interférences entre les
ondes réfléchies sont bien évidemment toutes constructives.
Q40. Montrer que l'intensité lumineuse dans la direction
peut se mettre sous la forme
où
est une constante qu'on ne cherchera pas à calculer.

Figure 6 - Fonction réseau
.
Q41. La fonction réseau
est représentée sur la Fig. 6 mais sans l'indication des valeurs des abscisses. Que valent l'écart
entre deux pics consécutifs (où
) et la largeur caractéristique
de chacun de ces pics (calculée comme étant l'intervalle entre les premières annulations de part et d'autre du pic)? On exprimera ces grandeurs en fonction de
et
.
Q42. On considère une lumière dont le spectre couvre l'intervalle
, où les deux longueurs d'onde extrêmes correspondent au bleu et au rouge. Par exemple, la couverture spectrale de HARPS va de
à
. On suppose pour simplifier, dans toute la suite, que ce spectre est plat, c'est-à-dire que l'intensité est indépendante de
. La lumière est-elle dispersée dans l'ordre
?
Q43. On pose où
est l'angle de réflexion de la composante de longueur d'onde
dans l'ordre
. Représenter graphiquement
pour quelques ordres successifs (
) et en déduire qu'on a un recouvrement des ordres
et
(en expliquant ce que cela signifie) si
Q43. On pose
On pourra faire un schéma. À partir de quel ordre observe-t-on un recouvrement dans le cas de HARPS?
Q44. En considérant que deux longueurs d'ondes proches et
(avec
) sont distinguables dans l'ordre
dès lors que le pic de diffraction de l'une correspond au premier zéro de l'autre, montrer que le pouvoir de résolution du réseau dans l'ordre
est
. Comment doit-on alors choisir l'ordre
dans lequel travailler?
Q44. En considérant que deux longueurs d'ondes proches
Q45. On tient maintenant compte de la largeur finie
de chacun des éléments. Justifier par analogie que le champ électrique associé à l'onde réfléchie par l'élément
s'écrit maintenant sous la forme
Q46. En déduire que l'intensité lumineuse dans la direction
est alors donnée par
La fonction
correspond à la figure de diffraction d'un élément unique. Représenter la nouvelle distribution de l'intensité lumineuse en fonction de
, en supposant, pour cet exemple, que
. Pour quel ordre de diffraction
a-t-on une intensité maximale? Quelle relation classique de l'optique géométrique retrouve-t-on alors?
Q47. À quelle difficulté se heurte-t-on pour travailler à fort pouvoir de résolution?
II. 6 - Un réseau échelle "blazé"
Pour remédier à ce problème, les réseaux sont en pratique blazés pour présenter un maximum de luminosité dans un ordre
. Pour ces réseaux, la forme du motif est celle représentée sur la Fig. 7. On appelle
l'angle de blaze. On ne cherchera pas à calculer la forme de la nouvelle figure de diffraction
associée à ce motif individuel, et on admettra que son maximum correspond à la direction déterminée par la relation de l'optique géométrique retrouvée à la question Q46. On suppose également que l'angle d'incidence est grand, avec
.

Figure 7 - Schéma d'un motif de réseau en réflexion blazé.
Q48. Déterminer l'angle
correspondant au maximum de luminosité de
, en fonction de
et
.
Q49. Le réseau échelle de HARPS fonctionne dans la configuration de Littrow, pour laquelle l'incidence est normale sur les facettes courtes du motif du réseau. Que devient alors
? En déduire l'expression de l'ordre
de diffraction dans lequel se concentre le maximum d'émission, en fonction de
et
. Inverser cette relation pour obtenir
, longueur d'onde de la composante la plus intense dans un ordre
donné.
Q50. HARPS présente un angle de blaze
, et contient 31,6 éléments individuels par millimètre. En déduire une estimation (grossière) des ordres
et
dans lesquels les longueurs d'ondes extrêmes présentent le maximum de luminosité.

Figure 8 - Montage Réseau-Lentille-CCD
Q51. En sortie du réseau, on place une lentille, de focale
, comme indiqué sur la Fig. 8, et une barrette CCD qui sert de détecteur dans le plan focal de cette lentille. On précise qu'une barrette CCD est un ensemble de détecteurs ponctuels placés les uns à côté des autres sur une ligne, et repérés par une coordonnée
. On place cette barrette de telle sorte que
corresponde à
. On pose
et on suppose que
. Quelle est la relation entre
et
?
Q52. Montrer que pour un ordre de diffraction
donné, la position de la radiation de longueur d'onde
sur le détecteur est donnée par
Représenter graphiquement
en fonction de
, pour quelques ordres
.
À une position donnée sur le détecteur, ou - ce qui revient au même - dans une direction
donnée, on a donc une superposition d'un ensemble discret de composantes de longueurs d'onde
, solutions de l'équation
. Pour les séparer, on dispose un second élément disperseur entre le réseau échelle et le détecteur. Ce second élément est typiquement un grism, c'est-à-dire un prisme auquel on accole un réseau de diffraction en transmission. Pour parvenir à séparer les ordres qui se recouvrent, on place ce grism de telle sorte qu'il disperse la lumière perpendiculairement à la direction
. C'est ce qu'on appelle une dispersion croisée. On ne la traitera pas ici.
À une position
III. Détection par la méthode des transits
La méthode la plus efficace en termes de nombres de détections est désormais la méthode des transits. Elle repose sur l'observation de très faibles fluctuations de luminosité d'une étoile dues au passage d'une planète s'interposant entre elle et l'observateur, de manière tout à fait comparable à ce qui se passe sur Terre pendant une éclipse du Soleil par la Lune. Cette configuration est appelée transit. On considère donc dans cette partie un système constitué d'une étoile de masse
, assimilée à une sphère de rayon
et émettant un rayonnement de corps noir à la température
, et d'une planète de masse
et de rayon
. On suppose pour l'instant, et ce jusqu'à la question Q64 incluse, que cette planète n'émet pas par elle-même. L'orbite de la planète autour de l'étoile est supposée circulaire de rayon
, et inclinée d'un angle
par rapport au plan du ciel. On suppose que le rapport des masses
est suffisamment petit pour qu'on puisse considérer que le centre de masse
du système est confondu avec le centre de l'étoile, de sorte qu'on a la configuration présentée sur la Fig. 9 ci-dessous.

Figure 9 - Configuration de l'orbite planétaire discutée dans cette partie.
III. 1 - Caractéristiques d'un transit sur la courbe de lumière
Q53. Exprimer l'angle apparent maximal
entre la planète et l'étoile, vu depuis la Terre, laquelle est située à une distance
. Quelle approximation est-il probablement légitime de faire sur les paramètres qui interviennent dans cette expression? On admettra dans toute la suite que cet angle est suffisamment petit pour que le système planétaire ne soit pas résolu spatialement par le télescope. La seule mesure accessible sur Terre est alors la puissance lumineuse émise par le système entier {étoile+planète}.
Q54. Établir la condition sur l'angle pour qu'un transit puisse être observé. On se placera d'abord dans un cas général, puis on simplifiera la condition obtenue dans le cas où le rayon de la planète est très petit devant celui de l'étoile,
.
Q54. Établir la condition sur l'angle
Q55. Si l'on considère un ensemble de tels systèmes planétaires, tous identiques à l'exception de l'angle d'inclinaison de l'orbite
, qu'on suppose être aléatoire et distribué uniformément entre
et
, quelle est la probabilité d'observer un transit exoplanétaire en observant un de ces systèmes au hasard?

Figure 10 - Puissance lumineuse spectrale normalisée reçue de l'étoile HD198733 (Sing et al., 2009).
La Fig. 10 représente la puissance lumineuse spectrale
(voir
) reçue en direction de l'étoile HD189733, autour de
. Elle est normalisée à celle
reçue lorsque la planète n'occulte pas l'étoile. Les données, issues du Hubble Space Telescope, sont représentées par les points, et la courbe en trait plein montre un ajustement de ces données. La figure du bas représente les résidus, une fois la courbe d'ajustement soustraite des données. L'axe des abscisses représente la phase orbitale, qui va normalement de
à
pour une orbite complète, mais sur cette figure elle a été renormalisée d'une manière qui n'est pas précisée dans l'article d'origine, ce qui la rend inexploitable en l'état.
Q56. Identifier quatre instants particuliers sur cette courbe et représenter sur un schéma montrant le disque stellaire et le disque planétaire les quatre configurations correspondantes, qu'on nomme premier, deuxième, troisième et quatrième contact.
Q57. Montrer que la puissance spectrale peut se mettre sous une forme faisant intervenir la surface apparente du disque stellaire
. On notera
la surface du détecteur utilisé. En déduire de manière géométrique l'expression de la puissance spectrale reçue
lorsque la planète est au milieu de son transit devant l'étoile.
Q56. Identifier quatre instants particuliers sur cette courbe et représenter sur un schéma montrant le disque stellaire et le disque planétaire les quatre configurations correspondantes, qu'on nomme premier, deuxième, troisième et quatrième contact.
Q57. Montrer que la puissance spectrale
Q58. Montrer que l'on peut déduire le rayon
de l'exoplanète à partir de la mesure de la profondeur du transit, si l'on connaît le rayon
de l'étoile. Quelle serait la chute relative de puissance spectrale mesurée par une civilisation extraterrestre observant le transit de Jupiter devant le Soleil? Celui de la Terre? Estimer le rayon de la planète HD189733b, sachant que le rayon de l'étoile est
.
Q59. Pour un angle
, à quelle condition peut-on supposer que la trajectoire de la planète passant devant son étoile, projetée sur le plan du ciel, est une droite? On se placera dans ce cas pour la suite.
Q60. Lors du transit de la planète, la distance apparente - c'est-à-dire projetée sur le plan du ciel - entre le centre de l'étoile et le centre de la planète varie au cours du temps. On appelle paramètre d'impact et on note
sa plus petite valeur. On suppose que
. Montrer que le temps entre le premier et le quatrième contact vaut
et que celui entre le deuxième et le troisième contact vaut quant à lui
où
est la période orbitale de la planète. On justifiera soigneusement le raisonnement.
Q61. En déduire l'expression du paramètre d'impact en fonction de
et de ces deux durées. Simplifier cette expression dans le cas
. Estimer
pour le cas de HD189733b.
Q61. En déduire l'expression du paramètre d'impact
Q62. Sachant que la période orbitale de HD189733b est
jours et que la durée du transit total
est d'environ 6000 s (Beaulieu et al., 2009), en tirer une estimation grossière du rayon
.
Q63. Quelle est la relation entre le paramètre d'impact et l'angle d'inclinaison
? En déduire une estimation de
dans le cas de HD189733b. On pourra donner une valeur en radians.
Q64. Comment pourrait-on obtenir une estimation de la masse de l'étoile HD189733 à l'aide des résultats précédents? En donner une estimation grossière.
Q63. Quelle est la relation entre le paramètre d'impact
Q64. Comment pourrait-on obtenir une estimation de la masse
III. 2 - Détection de l'antitransit
Jusqu'à présent, nous avons ignoré le fait que la planète est susceptible d'émettre par elle-même, notamment dans le domaine infrarouge. Ceci est lié au fait que la planète est chauffée par le rayonnement reçu de la part de son étoile, et qu'à l'équilibre thermique, la puissance absorbée doit être contrebalancée par une puissance émise. On admet que la planète est ainsi portée à une certaine température
uniformément sur toute sa surface, et on fait l'hypothèse que, comme l'étoile, elle se comporte comme un corps noir. Cette modélisation va nous permettre d'interpréter la Fig. 11, qui représente la courbe de lumière observée par la mission spatiale Kepler en direction de l'étoile HAT-P7, sur plus d'une période orbitale. Les données brutes sont représentées par les points noirs fins, les points verts plus épais sont des moyennes lissées permettant de réduire le bruit, et la courbe en trait plein est un ajustement sur ces moyennes. La figure du bas montre la même courbe mais avec une échelle en ordonnées fortement agrandie.
Q65. Comment interpréter la faible chute de la courbe de lumière entre deux transits? On appelle antitransit cette configuration du système {étoile+planète}. On appellera disjonction les configurations intermédiaires entre le transit et l'antitransit.
Q66. Sachant que
, que peut-on dire de la relation entre les intensités spécifiques issues de l'étoile
et de la planète
?
Q67. On note , et
les puissances spectrales lumineuses reçues par l'observateur, dans les trois configurations décrites (transit, antitransit, disjonction). En posant
, exprimer ces puissances spectrales en fonction de
et
.
Q68. Représenter schématiquement une courbe de lumière complète théorique à partir des expressions trouvées ci-dessus pour , et
.
Q67. On note
Q68. Représenter schématiquement une courbe de lumière complète théorique à partir des expressions trouvées ci-dessus pour

Figure 11 - Puissance lumineuse normalisée reçue de l'étoile HAT-P7 (Borucki et al., 2009). Les données brutes sont représentées par les points noirs fins, les points verts plus épais sont des moyennes lissées permettant de réduire le bruit, et la courbe en trait plein est un ajustement sur ces moyennes. La figure du bas montre la même courbe que celle du haut, mais avec une échelle en ordonnées fortement agrandie.
Q69. Quelle différence constate-t-on entre ce modèle et l'observation de la Fig. 11? Quel phénomène a-t-on omis qui pourrait expliquer cette différence? On justifiera la réponse.
Q70. Dans le cas d'une orbite elliptique, montrer que l'on peut en principe déduire de la courbe de lumière une estimation de l'excentricité
de l'orbite. On pourra se placer dans le cas d'une orbite dont le grand axe est perpendiculaire à la ligne de visée, et on ne cherchera pas à calculer explicitement
. L'orbite de HAT-P7b est-elle faiblement ou fortement excentrique?
Q71. Du fait du bruit inhérent aux mesures, il faut observer un grand nombre d'orbites pour détecter un signal dans la courbe de lumière. Ce signal, , est bien entendu la chute relative de puissance lumineuse reçue, représentée sur la courbe de la Fig. 11. Le bruit
, quant à lui, correspond à l'amplitude de la dispersion des mesures autour de cette courbe. Si l'on note
le nombre d'orbites nécessaires pour atteindre un rapport signal-à-bruit
donné pour la détection du transit de HAT-P7b, quel serait l'ordre de grandeur du nombre d'orbites
nécessaires pour détecter l'antitransit avec le même rapport signal-à-bruit? Faire l'application numérique.
Q71. Du fait du bruit inhérent aux mesures, il faut observer un grand nombre d'orbites pour détecter un signal dans la courbe de lumière. Ce signal,
- Ces deux angles sont associés au système de coordonnées sphériques. On fait remarquer que
est le même angle que celui qui nous a servi à la question Q4 .
- Ces deux angles sont associés au système de coordonnées sphériques. On fait remarquer que
