Version interactive avec LaTeX compilé
PREMIÈRE COMPOSITION DE PHYSIQUE
(Durée : 4 heures)
L'utilisation des calculatrices est autorisée pour cette épreuve.
L'utilisation des calculatrices est autorisée pour cette épreuve.
Phénomènes météorologiques associés à des mouvements verticaux de masses d'air
Les phénomènes météorologiques ont des origines multiples; une compréhension complète nécessite de prendre en compte de nombreux bilans d'échange (rayonnement, cycle de l'eau). Toutefois un certain nombre de phénomènes sont uniquement dus au déplacement adiabatique de masses d'air. Nous nous proposons dans ce problème d'analyser certains d'entre eux et étudierons leurs conséquences sur la formation de certains types de nuages.
Nous nous intéresserons dans une première partie aux mouvements verticaux d'air sec puis dans une seconde partie aux mouvements d'air humide et au phénomène de condensation. Enfin la troisième partie étudie quelques aspects de l'air humide saturé.
On supposera le champ de pesanteur localement uniforme :
où
est le vecteur unitaire dirigé selon la verticale ascendante.
Constantes et données numériques.
| Constante des gaz parfaits |
|
| Accélération de la pesanteur |
|
Air sec
| Masse molaire moyenne |
|
| Capacité thermique massique à pression constante |
|
| Rapport des capacités thermiques à
|
|
Eau
| Masse molaire |
|
| Température du point triple |
|
| Pression du point triple |
|
| Enthalpie massique de vaporisation à
|
|
| Enthalpie massique de vaporisation à
|
|
Première partie
Les mouvements d'air dans l'atmosphère peuvent se présenter sous forme d'oscillations verticales. Nous cherchons à en déterminer les principales caractéristiques.
- Pour une atmosphère en équilibre « hydrostatique », les différentes grandeurs physiques qui la caractérisent ne dépendent que de l'altitude
.
a) Donner l'équation qui relie à l'équilibre la pression, la masse volumique et .
b) On considère l'air sec comme un gaz parfait ; on suppose de plus l'atmosphère isotherme de température. Déterminer et à l'aide de et .
c) Calculer la hauteur caractéristique correspondante pour une température de. - Pour étudier la stabilité de l'équilibre, on considère une petite masse d'air
que l'on déplace verticalement dans l'atmosphère supposé être en équilibre hydrostatique mais non isotherme a priori. On peut imaginer que cet air déplacé est séparé de l'air extérieur par une fine enveloppe du type « bulle de savon » d'effet négligeable. La pression dans la bulle est supposée être à tout instant égale à la pression extérieure correspondant à l'altitude où se trouve la bulle.
Avant d'être déplacée, la bulle de volume
est en équilibre à l'altitude
et sa température et sa pression sont égales à celles de l'air environnant, soit
et
.
a) La bulle est déplacée à la hauteur . En supposant son évolution adiabatique et réversible, et les variations assez petites pour être traitées linéairement, déterminer la variation
de volume en fonction de
et du coefficient de compressibilité isentropique
défini
.
b) Déterminer la force d'Archimède exercée par l'atmosphère sur la bulle; on introduira le gradient relatif de masse volumique : .
c) En déduire l'équation du mouvement de la bulle.
d) Quelle condition doit vérifier le gradient de masse volumique pour que l'équilibre de l'air en soit stable? Déterminer dans ce cas la pulsation
des oscillations d'une bulle autour de l'altitude
. La pulsation
est appelée « pulsation de Väisälä-Brunt ».
3. On considère l'air comme un gaz parfait.
a) Expliciter à l'aide du coefficient
. Traduire la condition de stabilité sur le gradient de masse volumique sous la forme d'une condition relative au gradient de température
.
b) Montrer alors qu'une atmosphère isotherme est stable. Déterminer dans ce cas la pulsation en fonction de
et de la célérité des ondes sonores
.
c) Calculer numériquement et la période
correspondante pour une température de
.
a) La bulle est déplacée à la hauteur
b) Déterminer la force d'Archimède exercée par l'atmosphère sur la bulle; on introduira le gradient relatif de masse volumique :
c) En déduire l'équation du mouvement de la bulle.
d) Quelle condition doit vérifier le gradient de masse volumique pour que l'équilibre de l'air en
3. On considère l'air comme un gaz parfait.
a) Expliciter
b) Montrer alors qu'une atmosphère isotherme est stable. Déterminer dans ce cas la pulsation
c) Calculer numériquement
Deuxième partie
On s'intéresse dans cette partie tout d'abord à l'équilibre liquide-vapeur de l'eau pure, puis à l'effet de l'eau contenue dans l'atmosphère sous forme vapeur.
- Soit
la pression de vapeur saturante de l'eau à la température et l'enthalpie massique de vaporisation de l'eau à cette température. On considère la vapeur d'eau comme un gaz parfait.
a) Montrer que, moyennant une approximation que l'on justifiera :
b) En choisissant
indépendant de
et égal à
, exprimer
en fonction de
, à l'aide de
et
, pression et température du point triple.
c) Calculer numériquement, en utilisant le tableau de données, pour les températures de
.
c) Calculer numériquement, en utilisant le tableau de données,
Calculer aussi
en prenant pour
sa valeur moyenne entre
et
. Commenter la valeur trouvée pour
.
2. On considère maintenant un volume d'air humide, mélange composé d'une masse
d'air sec et d'une masse
de vapeur d'eau (sans eau liquide) avec
. On note
la pression partielle de l'air sec, c'est-à-dire la pression qu'il aurait s'il occupait seul le volume
; on note de même
la pression partielle de la vapeur d'eau. Ce mélange est considéré comme un mélange idéal de gaz parfaits et donc la pression totale
est la somme des deux pressions
et
. L'humidité
est définie comme le rapport entre la pression partielle de vapeur d'eau
et la pression de vapeur saturante
. On cherche à déterminer les conditions pour lesquelles apparaît une condensation.
a) On suppose l'enthalpie de vaporisation ainsi que les capacités thermiques indépendantes de la température dans le domaine considéré. Montrer que l'humidité, la pression totale et la température, pour deux états indicés 1 et 2 sont reliées par :
2. On considère maintenant un volume
a) On suppose l'enthalpie de vaporisation ainsi que les capacités thermiques indépendantes de la température dans le domaine considéré. Montrer que l'humidité, la pression totale et la température, pour deux états indicés 1 et 2 sont reliées par :
b) L'air humide est dans un état initial
de température
, de pression totale
et d'humidité
strictement inférieure à 1 . Il subit une transformation adiabatique réversible. En négligeant la capacité thermique de l'eau, trouver une relation implicite qui permet de déterminer la température de condensation
en fonction de
et de
.
c) En supposant proche de
, montrer que
est approximativement donné par :
c) En supposant
La transformation nécessaire est-elle une compression ou une détente?
3.a) Par beau temps, on observe des nuages appelés «c cumulus ». Quelle est l'origine de ces nuages?
3.a) Par beau temps, on observe des nuages appelés «c cumulus ». Quelle est l'origine de ces nuages?
Ces nuages ont une forme caractéristique : leur base est pratiquement plane et les bases de tous les nuages sont à la même altitude (figure 1). Pourquoi en est-il ainsi et par quoi est déterminée cette altitude?

Figure 1
b) On considère que la pression de l'air en mouvement vertical adiabatique est toujours égale à celle de l'atmosphère en équilibre hydrostatique (Cf. question 2. de la première partie). Montrer que dans ces conditions, pour cet air :
Calculer numériquement ce gradient en
.
c) On donne au sol . Calculer l'altitude de base des cumulus.
d) En présence de vent, les nuages sont entrainés; cependant on peut voir des nuages « accrochés » au sommet d'une colline ou d'une montagne. Expliquer pourquoi le vent ne les emporte pas.
c) On donne au sol
d) En présence de vent, les nuages sont entrainés; cependant on peut voir des nuages « accrochés » au sommet d'une colline ou d'une montagne. Expliquer pourquoi le vent ne les emporte pas.

Figure 2
e) La photographie de la figure 2 montre une structure nuageuse possédant une périodicité spatiale. Elle est due à un vent de NO arrivant sur les Monts Appalaches (chaîne orientée SO NE) et excitant dans l'atmosphère des oscillations verticales. Expliquer le phénomène observé. La période spatiale est de l'ordre de 10 km . En utilisant la période de Väisälä-Brunt calculée dans la question 3.c) de la première partie, évaluer la vitesse du vent nécessaire pour expliquer le phénomène; le résultat est-il plausible?
Troisième partie
On s'intéresse maintenant à des transformations d'air humide pour lesquelles une fraction de l'eau est condensée. La phase gazeuse se comporte comme il a été vu dans la deuxième partie. L'enthalpie du système est la somme des enthalpies de l'air sec et de l'eau. On raisonnera sur un volume
contenant une masse
d'air sec, une masse
de vapeur d'eau et une masse
d'eau liquide. On négligera le volume de la phase liquide et on considèrera des situations où la masse d'eau, vapeur et liquide, est très faible devant la masse de l'air.
1.a) Montrer que, dans ces conditions, la différentielle de l'enthalpie du système peut s'écrire :
1.a) Montrer que, dans ces conditions, la différentielle de l'enthalpie
b) En déduire celle de l'entropie
.
2. Exprimer en fonction de
et de la pression
. En déduire l'expression de la différentielle
en prenant comme variables indépendantes
et
.
3. On considère une transformation adiabatique et réversible. Exprimer pour cette transformation en fonction de
et
. Mettre le résultat sous la forme :
2. Exprimer
3. On considère une transformation adiabatique et réversible. Exprimer pour cette transformation
où
est la quantité correspondante pour de l'air sec et où
est un facteur multiplicatif dont on montrera qu'il est inférieur à 1 .
4. De l'air contenant une certaine proportion d'eau sous forme vapeur arrive sur une chaîne de montagnes où il subit à la montée une détente et à la descente une compression que l'on supposera toutes deux adiabatiques et réversibles.
a) Montrer, par une discussion qualitative, que, si la température initiale est supérieure à une température , il n'y a pas formation de nuage et que, pour une même altitude, l'air redescendant possède la même température que l'air montant.
b) Montrer de même que si la température initiale est plus froide, il y a formation de nuages. S'il y a alors pluie, en déduire que l'air descendant est à une température plus élevée que celle de l'air montant. Ce vent est appelé foehn en Europe et chinook aux États-Unis.
5. On souhaite effectuer une évaluation de ce dernier effet. Pour cela, on suppose que l'air montant commence à se condenser à l'altitude pour une température
et la pression
. Il se détend adiabatiquement avec pluie jusqu'à l'altitude
de pression
où sa température est notée
. Puis l'air devenu sec revient à l'altitude
de pression
mais avec la température
。
a) En prenant constant, égal à une valeur moyenne
, exprimer
en fonction de
. Exprimer ensuite
. En déduire
en fonction de
et
.
b) On donne . Evaluer la pression
de l'atmosphère à l'altitude moyenne de 1500 m à l'aide du modèle isotherme étudié aux questions 1.b) et 1.c) de la première partie, pour une température de
et une pression de
au niveau de la mer. Prendre
et le calculer.
c) Le même modèle d'atmosphère donne . Calculer la température
.
4. De l'air contenant une certaine proportion d'eau sous forme vapeur arrive sur une chaîne de montagnes où il subit à la montée une détente et à la descente une compression que l'on supposera toutes deux adiabatiques et réversibles.
a) Montrer, par une discussion qualitative, que, si la température initiale est supérieure à une température
b) Montrer de même que si la température initiale est plus froide, il y a formation de nuages. S'il y a alors pluie, en déduire que l'air descendant est à une température plus élevée que celle de l'air montant. Ce vent est appelé foehn en Europe et chinook aux États-Unis.
5. On souhaite effectuer une évaluation de ce dernier effet. Pour cela, on suppose que l'air montant commence à se condenser à l'altitude
a) En prenant
b) On donne
c) Le même modèle d'atmosphère donne
